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Charlie en Amérique
Charlie en Amérique
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28 août 2009

Ca gronde...

"Ne pas juger, ne pas juger, ne pas juger"

"Pfff, des paroles en l'air, elle ne voit donc pas comme sa jument est mal, elle ne voit donc pas qu'il y eu une amélioration mais que maintenant la descente est carabinée. Ha c'est facile, elle ne vient qu'une demi heure par jour. Mais qui entend la bourrique respirer à travers toute l'écurie, qui va trouver la jument morte pendant la nuit ? ah c'est pas elle c'est sur !"

"Bon ok, quand elle venue en début d'après-midi, la jument n'était pas si mal. Et puis peut être que personne ne lui a expliqué a quel point ça va mal. Peut être que pour elle tout ces signes qui nous disent qu'on est mal barré n'ont aucune signification. Peut être que ce soir ils ne l'ont pas rappelé"

"ah mais zut nan, c'est juste pas possible ! Faut tout arrêter, je veux plus la voir comme ça cette jument, si c'était la mienne on en finirait...    ou pas."

Me voila bien agitée en brossant cette jument, toutes ces belles paroles qui s'envolent... Oula oui ce soir je juge, parce que c'est pas facile de pas le faire, parce que je m'investit (trop ?) dans les cas, parce que la mort ça touche les tripes. Des excuses ? Sûrement ! Des excuses qui mettent à jour mes (nos ?) limites d'être humain pourvu de sentiment.

Vous allez dire que je parle que de ça en ce moment. Mais c'est le hasard qui me met ces deux cas sous le nez et puis cela fait tellement partie du boulot : on est la pour soigner et ca ne marche pas à tout les coups.

Peut être que c'est le manque d'expérience, que la vie-la mort on s'y habitue. Que cet espèce de pouvoir que l'on a -de tout arrêter- perdra de son coté déstabilisant, déroutant, impressionant. Mais en réalité j'espère que ce n'est pas vrai, que je ne m'y habituerais pas, que simplement j'apprendrais à prendre plus de distance.

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Commentaires
D
non on ne s'habitue pas, on la cotoie, on la voit. <br /> elle est là pour certain pour qui on n'y croyait plus, et puis elle n'y est pas pour celui qu'on aurait jurer voir partir...<br /> c'est ça son dernier pied de nez à la mort... pour le soignant j'entends...<br /> ne jamais penser que on sait quand elle vient.<br /> tu dis bonjour à quelqu'un et 2 heures après tu signes son certif de décès...<br /> je n'aimerais pas être à ta place, tu as le droit de pousser ... moi pas <br /> c'est pas pour autant que ça résoud les problèmes...<br /> s'arrêter de soigner, n'est ce pas la même chose?<br /> <br /> éthique quand tu nous tiens...<br /> bienvenu dans le monde des soignants, charlie...<br /> et pense à la prochaine naissance
S
non... la mort on ne s'y habitue jamais. Je ne suis pas vétérinaire, mais infirmière. Au départ, la mort touche, fait mal, trop mal... surtout quand elle est longue à venir (quelle chance ont les animaux à qui l'on accorde le droit de ne pas souffrir inutilement !)<br /> <br /> on ne s'habitue jamais à la mort, et heureusement ! sinon, il serait grand temps de changer de métier... mais on apprend à mettre des distances, à se protéger... sinon, on deviendrait fou.<br /> <br /> bon courage !
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